Juste une petite coupure...

Il espérait aussi mais c'était trop tôt pour le dire. Leur relation était à l'état de foetus donc il n'allait pas se prononcer sur la question. Ensuite il entendit une conception un peu bizarre de l'avenir.

Pour moi c'est pas pareil. Le passé est révolu, on ne peut pas revenir dessus. A contrario l'avenir est abstrait, et si on ne croit pas en lui, on ne peut pas survivre et se fixer des objectifs. Ce qui n'empêche pas de vire au jour le jour.

Il glissa gentiement un bras autour des épaules de Keats pour lui montrer qu'elle pouvait compter sur lui.

Sache que maintenant a chaque fois que tu auras besoin de quelque chose ou que tu as un soucis tu pourras compter sur moi.

Se fixer des objectifs... est-ce qu'un jour ça m'est arrivé ? Oui... "ne pas me couper aujourd'hui"... voilà le seul objectif que je ne me suis jamais posé !

Sa théorie est intéressante, j'aimerai pouvoir voir les choses comme lui. "Le passé est révolu, on ne peut pas revenir dessus". Sans le savoir, cette phrase allait encore raisonner dans ma tête durant de longues heures.

Soudain, Théo passe son bras autour de moi et j'en sursaute. Certes, je lui accorde plus de confiance que je n'en ai jamais accordé à un mec auparavant, mais il ne faut pas non plus exagérer... On ne chasse pas comme ça des réflexes ancrés en soi depuis si longtemps. Je me sens d'un coup mal à l'aise et me relève alors brusquement, me libérant de son étreinte.

- Je euh...

"Je euh..." ?? "Je me sens très con", oui ! Je réalise soudain qu'il ne veut que m'aider, et en cet instant j'aimerai trouver en moi les mots pour lui exprimer toute la gratitude et l'amitié que je ressens pour lui.

- Tu sais, tu es quelqu'un de vraiment exceptionnel, finis-je par lui dire de tout mon coeur. Peu de gens auraient fait ce que tu as fait pour moi aujourd'hui, et peu de gens m'auraient proposé leur amitié après en avoir appris tant sur moi. Merci... pour tout.

Je le regarde droit dans les yeux, et j'espère qu'il saura lire en moi tout ce que je ressens pour lui, même si pour moi-même ce n'est pas très clair.

Je me dirige alors vers la porte de sa chambre, prête à en sortir.

Il sentit le sursaut quand il passa son bras autour de ses épaules. C'est une fille qui n'avait sûrement pas beaucoup eut de douceur dans la vie.

Etre exeptionel je sais pas, j'essaye d'être au mieux que je peux.

Il la regarda partir. Il n'allait pas la retenir une fois de plus. Ce ne serait plus du tout convenable. Pu du tout.

Ne me remercie pas Keats... pas encore...

Il dit cela en lui faisant un petit clin d'oeil et s'allongea sur le lit la laissant s'envoler.

Je me suis éclipsée de sa chambre pour regagner la mienne. Sur le chemin vers le dortoir des filles, j'ai souri, toute seule.
Il y a donc quelqu'un dans ce Centre vers qui je peux me tourner si un jour je craque. C'est rassurant... étrange comme sensation, mais rassurant !

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