Juste une petite coupure...

*Je sais, ce n'est que mon troisième jour ici... Je sais, j'avais promis à ma soeur de tenir le plus longtemps possible... Je sais, je suis entrain de craquer... Je sais, je ne suis qu'une merde...*

Je me suis enfermée dans une cabine de douche avec une paire de ciseaux à ongles. Agenouillée au sol, je tente de me convaincre. *Sayuri sait que je ne peux pas faire autrement, je suis sur qu'elle me pardonnerait... j'ai vraiment essayé*.

Alors que je pense ça, ma main droite fait glisser la pointe des ciseaux sur mon avant bras gauche, et comme ma peau se déchire, l'espace d'un instant, je me sens mieux. La douleur physique remplace une douleur psychologique bien plus profonde, bien trop profonde. Enfin, j'atteins un état d'esprit où mon cerveau se met en pose. Je ne pense plus à rien, plus rien n'est présent à mon esprit que la douleur de la chair, et c'est reposant. Le sang perle et coule le long de mon bras pour finir sa course sur le carelage, formant de droles de dessins que je trouve plutôt jolis. Je coupe, je coupe, et je me sens enfin reprendre le contrôle de moi-même.

Mais cette sensation ne dure pas. Bientôt, à l'état de transe succède un état de lucidité douloureux. Je réalise ce que j'ai fais, je comprends qu'une fois de plus, j'ai été trop faible, trop lâche.
J'appuis ma main sur les plaies pour les faire cesser de saigner, et comme de réponse logique, ce sont mes yeux qui saignent des larmes ameres que je ne peux réprimer.
Je me sens pittoyable, accroupie dans cette salle de bain, gisant dans mon propre sang. Je me déteste, je voudrais être loin de ce monde...

Il passait par là pour prendre une petit douche. Il avait passé une nuit mouvementé. Malgré le fait que Jay ait été vraiment doux avec lui, il a un peu mal aux fesses.

Alors qu'il va pour rentrer dans une cabine de douche. Il voit une jeune fille dans son sang. Elle a essayé de se tayader les veines. Il la voit, le premier réflexe et de prendre la serviette blanche. Et enfin la noua autour du poignet afin de faire une compresse. Et sans demander avis à la jeune fille, il la souleva afin de l'emmener jusque l'infirmerie.

Il n'allait tout de même pas la laisser mourir.

J'ai du y aller sacrément fort cette fois ci, parce que je suis complètement dans les vapes. D'ordinaire, quand je me scarifie, je sais m'arrêter avant d'aller trop loin. Là, je ne sais pas ce qui s'est passé, j'ai perdu le contrôle.

Tandis que ma tête tourne et tourne encore, je me sens voler dans les airs, emportée par des bras puissants, sans rien pouvoir y faire. Je tente de protester mais le son de ma voix est si faible que je ne suis pas sûr que l'inconnu m'ait entendue.
Soudain je réalise qu'il me conduit à l'infirmerie, et je pannique.

- Non, s'il te plait ne m'emmène pas là bas, dis-je en un murmure.

Je sais que si je me retrouve à l'infirmerie j'aurais droit à la salle d'isolement, voir même à pire... Ce n'est pas la première fois que mes gestes dépassent le raisonnable, je m'en suis toujours remise.

Il sentait bien que la jeune fille le suppliait de ne pas l'emmener. Il décida donc de prendre le chemin de sa chambre. Il déposa la jeune fille sur son lit, ses colocs n'étaient pas là de la journée.

Il partit pendant une vingtaine de minutes. Passant à la cuisine voler des trucs à manger, toujours cela à faire lors de perte de sang et ensuite de quoi soigner.

Bon je vais faire ce que je peux mais je ne suis pas infirmier ni médecin.

Il regarda le sang avait à peu pres arrêter de couler. Il fit une compresse de gaz avec une bande. Serrant bien en croix autour de son poignée et ensuite il lui donna un croissant à manger.

Mange sa tu te sentira mieux après.

Le jeune homme a entendu mes supplications et a changé de direction. Je ne sais pas trop où je suis, ma tête tourne tellement. A en constater le décors de la pièce, je dois être dans un dortoir de mec.

Mon improvisé sauveur s'abscente un moment et j'ai le temps de me faire tous les scénarios du monde, dont le plus horrible qui existe dans ma tête : le jeune homme va revenir avec une bande de copains et ils vont pouvoir faire de moi tout ce qu'ils veulent... Réflexe d'une fille qu'on a violée, je ne peux échapper à cette vision d'horreur... La panique s'empare de moi et je tente de me relever pour quitter la chambre... Vaine tentative, lorsque je bouge je sens monter en moi une furieuse envie de vomir, typique des baisses de tension.
Je sens que je délire, il faut que je me calme.

Soudain, le jeune homme reviens et je me crispe de tout mon corps. Mais lorsqu'il s'approche de moi, je constate bien vite qu'il n'a qu'une intention en tête : m'aider. Je me sens si mal que je suis prête à écouter tout ce qu'il me dit. Il me demande de manger, alors je mange, tant bien que mal.
Effectivement, après quelques instents, je me sens déjà un peu mieux. A mesure que je commence à me détendre un peu, je sens une irrepressible fatigue me brûler les yeux.

C'est vraiment con et plus qu'embarrassant comme situation, mais je sens que je ne vais pas tarder à sombrer dans le sommeil. Alors, avant que Morphée ne s'empare de moi, je m'empresse de dire un profond "merci" à mon sauveur inconnu.

Il la regarda manger assez satisfait qu'elle l'écoute un peu. Il finit par la laissait dormir. Tandis qu'elle le remerciait. Il alla s'assoir sur un lit au cas ou la situation pourrait s'aggraver.

Il rangea tout de même les medicaments et autre chose piquer dans l'amoire à pharmacie. Et alla les cacher dans son armoire. Ensuite il laissa la nourriture sur la table de chevet.

Il prit un livre pour s'occuper. La laissant dormir, et n'ayant aucune intention de la réveiller. Il vérifiait de temps en temps son poux.

Je me suis endormie rapidement, je n'ai pas pu lutter.
Mon sommeil, d'abord paisible, s'est peu à peu agité et j'ai commencé à avoir des spasmes.

Dans ma tête, tout n'est que cauchemard. Comme à chaque fois que je suis en "bad trip", je revis la nuit de mon agression. Je me revois à 13 ans, je me revois rentrer de chez Cécile, trainer sous les étoiles en trouvant la nuit si belle, me moquant d'être en retard à la maison. Je revois le visage de celui qui m'a fait tant de mal, je revois son sourire machiavelique, son regard vide, je sens ses mains sur moi...

Soudain je m'éveille en sursaut. Où suis-je déjà ?

Il ne s'attendait pas du tout à ce que la jeune fille se réveille en sursaut. Il en fit tomber son libre. Le ramassant calmemant pour le ranger. Il alla s'assoir à cotes d'elle lui prenant la main.

Tout vas bien, maintenant l'hémoragie est calmée.

Il se demandait ce qu'il aurait fait, si il avait découvert le corps de la jeune fille trop tard. Il décida de ne pas pas y penser finalement. Elle avait repris des couleurs. Il lui servit un verre de jus d'orange pour les vitamines.

Tient tu vas boire cela, ça te fera du bien.

Je m'éveille et soudain, tout le poids de mon corps me rattrape. Je me sens si lourde, comme enfoncée dans le lit sur lequel je me trouve. Je sens ma peau me tirer sur les avant-bras. Je jette un regard autour de moi à la recherche de quelques informations et ce n'est que lorsque je vois mon sauveur s'approcher que ma mémoire me revient. Je l'observe de mes yeux un peu moins brumeux et il me parrait plus petit que je l'avais imaginé ! Il a des yeux magnifiques et, je dois bien l'avouer, n'est pas dénué de charme. J'aurais bien aimé le rencontrer dans d'autres circonstances...

Il me tend un verre de jus d'orange et je me cache derrière, buvant petite gorgée par petite gorgée. Je me sens un peu nulle...

- Je suis désolée, lui dis-je enfin sans détacher les yeux de mon verre.

Il lui tendit un cachet contre la douleur, afin qu'elle n'ait pas trop mal. C'est alors qu'elle lui dit quelque chose d'assez stupéfiant. Il posa sa main sur la sienne.

Tu ne dois pas être désolé envers moi.

Il lui fit un sourire pour la rassurer regardant par la même occasion si la bande n'était pas trop serrée.

Je m'appel Theo et toi?

Il se présentait rarement sous son véritable prénom.

Ca alors, ce mec est si gentil avec moi, ça en est déroutant ! Alors que je lui présente mes excuses pour cette situation stupide, il pose une main sur moi pour me rassurer. Mais qu'est ce qui m'arrive ? C'est bien la première fois que je laisse un mec me toucher ! Yeshe Keats accordant sa confiance à un représentant du genre masculin, c'est une grande première !!

Le jeune homme dit se prénommer Théo. C'est un prénom que je trouve tout à fait à l'image de son possesseur : à la fois fort et plein de douceur... Où lààà j'ai du perdre beaucoup de sang, je délire là !

- Yeshe, lui réponds-je, mais appelle moi Keats, tout le monde m'appelle comme ça.

Je songe une fois de plus que ce que j'ai fais aujourd'hui était au delà du ridicule et je ressens à nouveau le besoin de m'excuser.

- Tout de même, je suis désolée d'avoir gaché une partie de ta journée avec mes conneries... J'imagine que tu aurais eu mieux à faire sans ma superbe intervention...

A nouveau je baisse mon regard, et me sens stupide. J'avale le médicament qu'il me donne sans me poser de question. Là encore, c'est inimaginable ! J'ai passé 5 ans à prendre mes distances des mecs et voilà que je suis celui-ci les yeux fermés... J'espère que je ne regretterai pas cette inconscience.

Etrange comme surnom mais l'étrange est plus interessant que la normale. Il lui fit un petit sourire.

Alors enchanté Keats.

Il la vit alors encore s'excuser ne baissant les yeux. Il ne se laissa pas déconcerté.

Je pensais lire aujourd'hui c'est ce que j'ai fait donc tu n'as rien gâché du tout dans ma journée un point c'est tout.

Il releva doucement son menton entre deux doigts toujours avec le même sourire.

Ne baisse jamais les yeux, c'est signe de faiblesse. Et je pense que tu es tout sauf faible.

Théo prend mon visage entre ses doigts et je plonge alors mes yeux dans les siens. Etrange sensation, j'ai comme l'impression de chutter de 50 étages. Encore ma baisse de tension ? Non, c'est autre chose...
Je me perds un peu dans le bleu profond de son regard avant de reprendre mes esprits. Il me dit que je ne devrais jamais baisser les yeux, et je trouve cette résolution intéressante. En revanche, il me dit qu'il ne pense pas que je sois quelqu'un de faible, et je ne peux m'empêcher lui répondre.

- Permet moi d'en douter... Tu en connais beaucoup, toi, des filles fortes qui finissent baignant dans leur sang ? J'ai craqué, une fois de plus... si ce n'est pas un signe de faiblesse ça...

Cette fois-ci je résiste à l'envie de baisser les yeux. Peut-être est-ce aussi parce que ce garçon a un certain pouvoir hypnotique sur moi...

Il fit un sgine de tête dbitatif. Il ne voyait pas du tout les choses comme ça mais vraiment pas.

Je vois cela comme un appel au secours mais pas comme un signe de faiblesse au contraire.

Il avait pas mal d'argumentation. Il ne savait pas pourquoi il voulait aider autant la jeune fille.

Alors tu te sent quand même mieux?

Théo interprete ma faiblesse comme un appel au secours. Tout le monde me dit toujours ça. Ma mère, mon père, mon médecin de famille, tous les psy que j'ai eu... J'aimerai arriver à considérer ça comme tel, mais la vérité est que dans les moments où je me coupe, j'agis par pur égoisme, dans le seul but de soulager mon âme. Je n'ai jamais songé appeler au secours de cette manière là, je n'ai jamais songé appeller qui que ce soit au secours et de quelque manière que ce soit, d'ailleurs. Je ne mérite pas d'être sauvée.
Pourquoi tout le monde s'évertue toujours à me faire passer pour moins pittoyable et insignifiante que je ne suis ?

Théo me demande si je vais mieux.

- Oui, bien mieux. Je te dois une fière chandelle sur ce coup là.

Je souris. C'est vrai qu'il a été particulièrement efficace.

- Comment est-ce que tu as su exactement ce qu'il me fallait ? Tu donnes l'air de sacrément bien t'y connaitre en sauvetage express !

Il se leva rangeant un peu tout autour de lui. Regardant l'heure qu'il était ca va il n'était pas encore trop tard.

On va dire que j'ai du m'occuper de ma mère depressive et j'en ait vu des vertes et des pas mur, donc depuis je suis un peu câlé niveau médoc.

Une fois avoir rangé un peu la chambre il revint vers Keats

S'il te plait ne recommence plus jamais cela, ca ne vaut pas le coup, la vie vaut le coup d'etre vécu même si il y a des fois ou ca ne va pas du tout.

Théo me confie les troubles de sa mère et je lis sur son visage qu'il a du beaucoup en souffrir. Aussi, lorsqu'il me supplie de ne plus recommencer, je n'ai pas le coeur à lui dire que je ne peux lui promettre une telle chose.

- Je ferais de mon mieux, lui dis-je d'un sourire que je veux rassurant.

Comment lui dire que je ne me sens pas la force de surmonter mes crises d'angoisse, lui qui me croit si forte ? Comment même lui laisser supposer que je ne vais pas vraiment mieux ? Je ne peux pas lui imposer de nouveaux problèmes, s'il est ici c'est qu'il a ses propres démons à affronter et c'est déjà pas mal. Il en a déjà assez fait pour moi, mieux vaut le laisser tranquillement croire que tout ira bien et retourner à ses propres soucis.

Je me lève de son lit, titubant légèrement, histoire de me mettre à sa taille, pour changer.

- Encore merci pour tout. Je ne vais pas te déranger plus longtemps, je vais retourner dans ma chambre... Si un jour tu as besoin de quoi que ce soit... enfin... si jamais tu as envie de quelque chose, même de parler ou je ne sais pas... enfin... je serais là, quoi.

Il fit un sourire, au moins elle essairait c'est déjà un premier pas. Il faut toujours puiser la force à l'intérieur.

Il regarda alors Keats se relever en titubant. Il espérait qu'elle ne recommencerait pas, sinon elle ne pourrait pas y réchapper.

Pourquoi tu pars maintenant je te fais peur?

Il dit cela avec un peu de simplicité.

Théo me regarde avec attention, probablement inquiet de savoir si je vais bien aller. Puis il me pose cette question qui me laisse un instant sans voix.

J'avoue, qu'il y a de ça. Il me fait suffisemment peur pour que j'ai envie de fuir. Parce qu'il est un garçon, parce que je ne sais pas comment il convient de réagir en sa présence, parce qu'après tout je ne le connais pas, parce qu'il est trop gentil et que je me dis que ça doit cacher quelque chose, peut être aussi et surtout parce qu'il me fait un certain effet que je ne comprends pas.
Et en même temps, je n'ai aucune envie de partir.

- Ben je... je veux pas te déranger... tu as déjà sacrifié assez de ton temps pour moi, non ?

Comme je dis ça, je sens à nouveau ma tête tourner. Est-ce que je me suis lever trop vite ?

Il eut un léger sourire envers la jeune fille. Sacrifier du temps, il ne pensait pas du tout les choses ainsi loin de là.

Je te l'ait dit j'ai sacrifié aucun temps, pendant que tu dormais je m'occupais. Et te surveillait aussi un peu.

Il dit cela avec une simplicité un peu étonnante. Il ne rajouta rien de plus. Ne voulant pas insister.

Mais fait comme tu veux.

Décidément, la simplicité et la gentillesse de Théo me déroutent complètement.
Comme ma tête continue de tourner et qu'une part de moi souhaiterai rester avec lui, je lui répond en souriant.

- Ben je... je dois bien avoir encore une minute ou deux devant moi...

Je me sens un peu tituber, alors je me raccroche à son bras. Il m'aide alors à me rasseoir sur son lit.

- Qu'est-ce que tu as fait de tes collocataires ? demande-je sur le ton de l'humour au bout de quelques instants de silence.

En fait il n'avait pas envie de se retrouver seul. Et puis il aimait bien la compagnie de Keats tant qu'elle n'était pas suicidaire. Il l'aida à se rassoir doucement.

Ils avaient un stage toute la journée.

Ce qui expliquait donc l'abscence des jeunes hommes.

Et toi tu as des colocataires? Sinon tu es célibataire?

Theo pouvait se montrer quelqu'un de très curieux.

- Oh, ceci explique cela, réponds-je.

C'est à son tour de poser les questions. Il me demande si j'ai des collocataires, je lui réponds que la seule que j'ai se prénomme Norah.
Puis il me pose la question qui fâche. Suis-je célibataire ?

- Je ne me suis jamais pris le temps de me consacrer à une relation amoureuse, lui réponds-je en toute franchise. Au risque de te paraître un peu égocentrique, ça fait un certain temps déjà que ma préoccupation principale est uniquement de maintenir ma tête hors de l'eau.

J'ai dit ça avec un léger sourire irronique... à croire que Jesse déteint sur moi...

- Et toi ? ... Tu es célibataire ?

Alors là c'est clair, ce n'est pas moi ! Jamais de ma vie je n'ai jamais posé ce genre de question ! Premièrement parce que l'amour m'a toujours semblé être un sujet à des années lumières de moi, et deuxièmement parce que le bonheur des autres ne m'intéresse généralement pas (et oui, j'aime me complaire dans mon malheur et le moindre débordement de bonheur me donne la nausée).
Cependant, cette fois-ci j'avoue que, pour une raison que j'ignore, la réponse m'intéresse assez.

Il avait eut au moins sa réponse c'était dejà bien. Il fit un sourire; il connaissait un peu cette situation.

Je crois que je fais ça depuis l'âge de 8 ans, pour le moment je m'en sors. En fin j'essais.

Les histoires n'étaient pas comparable bien entendu. C'est alors que la question lui fut retourné.

J'ai rencontré quelqu'un sur le centre, il se nomme Jay, c'est un peu à l'essai en ce moment. Je ne sais pas ou sa va me mener...Mais j'apprécie beaucoup ce mec.

Il avait eut le mérite d'être franc avec la jeune fille.

Je vais tenter de reprendre des études. Et toi tu penses a ton avenir parfois?

Mon sauveur m'avoue avoir une histoire avec un autre et, toujours sans comprendre pourquoi, je sens monter en moi un brin de déception.

- Oh... Et bien... je te souhaite que ça te mène loin.

Non, décidément, ces histoires là ne sont pas faites pour moi...
Il me demande alors s'il m'arrive de penser à mon avenir.

- Lorsque tu te demandes comment garder la tête hors de l'eau aujourd'hui, tu penses rarement à ce que sera ta vie demain, après-demain, ni même dans un mois ou un an. Je ne sais même pas ce que j'attends de la vie à vrai dire... Je crois que je suis de celles qui vivent au jour le jour sans réfléchir.

Il m'observe sans rien dire. Est-ce pour m'inciter à en dire plus ? Je précise alors ma pensée :

- Réfléchir, à son avenir plus particulièrement, c'est se poser soi même en inconnue dans la complexe équation de la vie. Comment penser à son avenir sans, d'un même coup, penser à son passé ? Or moi, je cherche précisément à oublier mon passé...

Quel monologue ma parole... Je me fais peur. J'ai conscience du carractère pescimiste de ce que je viens de dire, mais ainsi suis-je. En général, les gens ne tardent pas à me fuire lorsque je leur expose ma théorie. Sans doute que Théo lui aussi préfèrera s'éloigner de moi pour se rapprocher de gens plus vivants ? Et comment pourrais-je lui en vouloir ?

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