Remontage de bretelles [Pv Yeshe]

La petite Cendrillon et moi, on s'est donc "délicatement" fait conduire jusqu'au bureau du dirlo. Comme si je ne savais pas où c'est... La fille semblait un peu plus inquiète que moi, probablement parce que se faire convoquer chez le directeur alors qu'on vient d'arriver, ça ne fait pas bonne impression... Moi je m'en fous, ça ne serait pas la première fois. En plus, pour une fois, je ne l'ai même pas touchée la gamine! Je lui ai juste parlé... bon okay, j'ai un peu crié peut-être mais bon... Elle l'avait cherché merde!

La jeune petite peste et moi sommes une fois de plus assises l'une à côté de l'autre, juste en face du proviseur.
Je ne me sens pas très à l'aise, j'ai une vague sensation de déjà vu, réminiscence de mes années lycée... Pfff la barbe.

Le proviseur prend la parole et je redoute le pire.

- Mademoiselle Lewis, comme on se retrouve, dit-il avant de se tourner vers moi... Et vous êtes ?

Il me regarde au dessus de ses lunettes et je n'aime déjà pas sa manière paternelle de m'observer. Je sais bien que ce n'est pas le moment d'en rajouter, alors je garde mes impressions pour moi et me contente de répondre.

- Keats, Yeshe Keats.
- Bien Mademoiselle Keats. Vous faites fort... on ne m'avais jamais fait ce coup là avant, félicitations.

Je préfère ne pas relever l'ironie de la phrase.
Constatant mon manque de réaction et mon manque manifeste de scrupule, le proviseur enchaîne.

- Bien, puisqu'il s'agit de votre premier jour ici, je vais vous accorder le bénéfice du doute et mettre votre violence sur le compte de votre dépaysement.

J'ai envie de rétorquer que, dans ce cas, il risque d'être surpris à l'avenir, mais une fois encore, je me retiens au dernier moment.
Il poursuit.

- Mais je n'ai pas pour habitude d'être clément, et j'estime que toute violence mérite punition. Ainsi, a partir d'aujourd'hui et pour la semaine à venir, vous serez en charge de préparer toutes les salles de discussion de groupe.

Je ne comprends rien à ce qu'il me raconte... Les salles de discussion de groupe ? Parce qu'il y a des discussions de groupe en plus ??

- Oh, et il est inutile de sourire, Jesse, car vous allez vous aussi participer à cette mission. Oui, parfaitement, vous allez faire ça ensemble toutes les deux. Peut-être qu'ainsi, vous trouverez l'occasion d'apprendre à mieux vous connaître ?

Oh non... Il ne manquait plus que ça ! Non seulement on me colle une mission à la con, mais en plus je dois faire ça avec miss "je suis recherchée par la police"...

J'étais blasée d'être là. J'aurais pu m'endormir sur le fauteuil. Mais le directeur a confié une tâche amusant à l'autre, Yeshe là, bizarre comme nom d'ailleurs. Bref, je souriais en silence et il m'a ensuite dit que je le ferai avec elle. Et là, bizarrement j'ai perdu mon sourire!

Et si j'ai pas envie d'apprendre à la connaître?
- C'est la même chose.
Ah...

J'ai baissé les yeux et me suis fait craqué les doigts.

Fais chier
- Surveillez votre langage Lewis
Oui chef!

Je lui ai adressé un sourire ironique et n'ai même pas adressé un regard à truc muche là...

Je vois que l'idée enchante autant ma nouvelle compagne d'infortune que moi. Avec un mince espoire, je tente d'apporter une autre solution.

- Il n'y a peut-être pas besoin d'être à deux pour faire ça ? Si on m'explique où sont les salles et comment les disposer, je peux très bien me débrouiller toute seule !
- Hors de question ! Je veux que vous fassiez ça toutes les deux ensemble. Et si jamais j'entends que l'une de vous a démissionné en cours de route, la prochaine sanction sera bien plus douloureuse, croyez moi ! Et ne pensez pas que la sanction en question ne consernera que la personne démissionnaire ! Vous êtes toutes les deux dans la même gallère. Si l'une manque à l'appel, l'autre sera punie avec !

Génial... Vive les enseignants bourrés de bonnes intentions et de principes pseudo-pédagogiques.

- Bien, reprend le proviseur, puisque tout est dit, je compte sur votre assiduité dès demain 8h.

Là j'étais obligée de réagir.

HUIT HEURES?!
- Oui Lewis, 8h!
Vous êtes sadique!
- Dehors!

Arf, aucune pitié ce dirlo. Fais chier. Je me suis donc levée, suivie de près par l'autre peste. On est donc sorti du bureau la tête baissée. J'ai immédiatement sorti mon paquet de clopes et me suis dirigée vers le hall...

J'ai quitté la salle, un brin désespérée, et maintenant je me demande bien ce que je vais pouvoir faire. J'en ai déjà fait pas mal à vrai dire... Il faut à tout prix que j'évite de penser à chez moi. Le mieux est que je me rende sagement dans ma nouvelle chambre et que je n'en sorte plus jusqu'à demain... 8h... Arf.

» Yeshe Keats